Dernière mise à jour: 19/03/2025 10:40
Avec cette série de notes, je présente des opinions personnelles – en réaction à des discussions sur un réseau social – sur le réchauffement du climat. La présente note fait suite à celle-ci:
Réchauffement (3) — Jouer sur les mots?. Et pour accéder à l'ensemble des notes de cette série, cliquez sur ce tag:
NB
Peu après l'ouverture au public de cette partie, l'interlocuteur M2 a réagi. Comme il m'a demandé de ne plus recopier ses commentaires, je ne vais pas le citer ici. L'important est de savoir qu'il a exprimé un très vif rejet de la pertinence des interprétations et jugements que je fais de ses propos. Il m'a dit pouvoir penser que je suis calomnieux même s'il semblait me donner un certain bénéfice du doute. Il a terminé en me disant qu'il ne voulait plus traiter de cette matière avec moi.
Donc dans ce texte, et peut-être dans les précédents, je trahis les propos de M2. Ce qui est dommage, c'est qu'il n'a pas précisé les endroits où je le fait, ni ne me corrige. Je me vois donc dans l'impossibilité de réparer le tort que je lui ai causé.
Il faut savoir qu'avant d'écrire ces réflexions, j'ai envoyé à M2 une copie éditable du fichier des commentaires (Résumé) avec la demande suivante: “[C]omme il s'agit pour moi de me baser sur vos réactions, j'aurais besoin d'être certain de bien comprendre ce que vous y exprimez. (…)[J]'aimerais m'assurer que je ne trahis pas vos opinions, sinon cela ne servirait à rien, d'autant plus que vous vous êtes notamment exprimé dans un effort de clarification. Pourriez-vous corriger/préciser dans le doc en lien?” Il n'a pas donné de réponse.
Cela étant, et malgré la coupure de la communication qui a été fait à sa demande, je reste et resterai disposé à publier telle quelle une réponse de sa part, et ce quel qu'en soit le contenu et quelle qu'en soit la longueur.
Enfin, comme l'interprétation que je fais des propos de M2 se base aussi sur de nombreux critiques et reproches que je reçois quotidiennement d'autres personnes et que M2 ne m'a pas donné d'indications sur comment je pourrais mieux comprendre et intégrer tout ça dans mes réflexions, je n'ai pas à y corriger quoi que ce soit. En tout cas pas pour le moment.
Après avoir évoqué pourquoi j'estime que parler de “dérèglement climatique” au lieu de “réchauffement” est une dérive qui ne relève en rien d'un jeu sur les mots, dans la présente note j'entame ma présentation sur pourquoi
[j]e ne suis pas convaincu par les dossiers que je consulte qu'il est une certitude incontestable que le CO2 humain est seul responsable du réchauffement constaté
et pourquoi
… à mes yeux, il n'y a pas de “consensus scientifique” sur le fait que le CO2 soit le seul responsable du réchauffement constaté, que c'est un consensus politique qui a fabriqué l'idée d'un consensus scientifique.
Les opinions et explications que je présente ici se limitent au bref débat que j'ai eu l'honneur d'avoir avec deux interlocuteurs (M1 et M2) sur un réseau social, débat repris pour ce qui est des grandes lignes dans ce document: Résumé.
Malgré sa brièveté, ce débat a révélé une fois de plus comment, à mes yeux, certaines personnes – ici M1 et M2 – convertissent ce qu'ils appellent un consensus en une certitude ne tolérant pas le doute. Ils tiennent à qualifier ce consensus de scientifique, sans doute pour donner audit consensus une autorité de vérité objective et définitive indiscutable, au même titre que le consensus scientifique sur la rotation de la Terre autour du Soleil.
Alors que je reconnais qu'il y a consensus sur le fait que les activités humaines – émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre (GES) –, et elles seules, expliquent le réchauffement planétaire observé depuis quelques dizaines d'années, je ne suis pas de ceux qui le qualifient de scientifique.
Pour moi, le consensus est politique.
Je pense qu'un consensus politique a initié, dès 1992 au moins, un mécanisme, voire un système, voué à fabriquer un dogme sous la forme d'un “consensus scientifique”. Je dis “voué” car, si ne je ne sais pas si cela a été volontaire ou pas, je pense que cette fabrication fut en quelque sorte programmée. Je pense que les experts et autres chercheurs qui ont participé volontairement à l'initiation de ce mécanisme y avaient adhéré politiquement, c'est-à-dire ont agi en tant qu'agents politiques. Si un ensemble d'experts appartenant à une même spécialité scientifique militaient pour un même parti politique, pourrait-on parler de “consensus scientifique” en faveur de ce parti politique? La même question se pose aussi si une majorité d'experts climatiques choisissaient de participer aux travaux gouvernementaux de la Convention climat.
Le mécanisme politique est connu. Pour des raisons et motifs politiques diverses, une idée de consensus indiscutable est créée et convertie en la bonne cause pour éviter une catastrophe de type “fin de l'humanité” ou “fin du monde”. L'adhésion à cette idée se fait via le credo d'un programme, un consensus, politique: ici le dogme de la responsabilité du CO2 anthropique devient une valeur de “gauche” (camp du bien), le contraire est une valeur d'extrême droite (camp du mal à isoler par “cordon sanitaire”). L'idéologie sanctifie alors les croyants, tandis que les non-croyants sont diabolisées et deviennent de dangereux hérétiques responsables de l'inaction et de la gesticulation des gouvernants tenants du consensus.
“Vous êtes soit avec nous soit contre nous.”
Devenus alors des éléments clé du blanchiment du dogme par le consensus politique, les milieux scientifiques, au fil du temps, se voient engagés dans une fuite en avant qui prend la forme d'un soutient inconditionnel au dogme quitte à fouler du pied les valeurs fondamentales de leur métier et leurs bonnes pratiques (le doute, le conflit, la remise en question, la gestion des incertitudes, la reconnaissance d'erreurs…). Compromis dans cette fuite en avant, ils en arrivent eux-mêmes à prétendre que le consensus politique pour lequel ils sont engagés est en fait scientifique et à s'en prendre aux “hérétiques”.
C'est ainsi que l'on rencontre toutes ces personnes, comme mon interlocuteur M2, qui affirment (résumé no 7):
… Et justement mon engagement sur le climat n'est pas scientifique, il est citoyen. Je ne suis pas expert, aussi je fonde l'essentiel de mes décisions personnelles sur la meilleure thèse possible à date, celle qui fait consensus scientifiquement…
Cet interlocuteur croit au caractère scientifique du consensus en la matière notamment parce que de très nombreux experts du climat (97% selon des sondages) votent en faveur dudit consensus.
Dans la foulée, cette personne, à mes yeux, inverse la notion d'engagement citoyen. Accorder une confiance aveugle à des experts scientifiques ayant adhéré à un objectif politique (le nom même du GIEC confirme son caractère politique) et agissant pour cet objectif, revient à mes yeux à démissionner de l'engagement citoyen. Faire confiance à la propagande politique aux dépends de sa propre réflexion critique est, je pense, un désengagement citoyen. C'est, dans ce cas, fermer les yeux sur les possibles et classiques dérives de blanchiment par le monde scientifique d'enjeux politiques. Cela se passe aussi en matière de Santé publique, où les gens disent “Si le fabricant du vaccin dit que c'est sûr et efficace, je n'ai d'autre choix que de le croire aveuglément, d'accuser de criminelles les personnes qui réfléchissent de façon critique, même à l'égard d'un fabricant reconnu corrompu et criminel récidiviste.”
C'est ainsi que l'interlocuteur, de bonne foi, croit agir, croit même lutter contre un système destructeur de la planète, démissionne en réalité, en s'en remettant – pieds et poings liés – à l'autorité politique chargé du maintien du système. Est-ce pour s'auto-valider qu'il condamne ses concitoyens qui prennent la peine de réfléchir et le risque de douter?
A mes yeux, croire scientifique le consensus politique qui affirme que le CO2 est responsable du réchauffement climatique, croire au point de considérer comme dangereux et condamnables tant le doute et la critique (du fait qu'elles affaiblissent les engagements) que le débat politique (parce que que le scepticisme politique nie la science“), montre l'impact réussi d'un mécanisme de propagande politique sur certaines mentalités .
La propagande n'a pas besoin de conspiration pour être efficace. Elle produit ses fruits naturellement lorsque l'environnement qu'elle aménage lui est propice.
Si j'insiste sur le fait qu'à mes yeux le consensus sur la seule responsabilité des gaz à effet de serre (GES) d'origine anthropique pour le réchauffement climatique (ou sur le fait que l'on ne peut expliquer le réchauffement constaté que par une accumulation dans l'air de ces GES – principalement le CO2) est politique et non scientifique, ce n'est pas pour réduire l'importance dudit consensus. Quoi de plus normal pour un monde politique responsable de rechercher le secours du monde scientifique lorsqu'il se trouve confronté à un problème environnemental complexe, potentiellement dangereux, impossible pour lui à cerner dans tous ses aspects avec certitude. Prendre des décisions, surtout au niveau planétaire, peut, de son point de vue, nécessiter un consensus général sur les faits caractérisant la problématique afin d'engager un minimum d'actions politiques pertinentes.
Pour le monde politique, le contenu d'un consensus scientifique s'inscrit dans un enjeu politique. Une fois établi, il est voué à servir dans les combats que se font les acteurs du monde politique. Une fois établi, il ne devra donc plus être changé ni remis en question
Dans le monde scientifique, un consensus est un simple accord sur un état de connaissances sur une matière donnée, un accord qui est constaté. Du fait combiné de la méthode scientifique qui encourage l'inlassable remise sur le métier et de la liberté de la recherche, pour constater un éventuel consensus, il faut que l'ensemble des scientifiques impliqués se réunissent d'une façon ou d'une autre à un moment donné pour faire le point sur leurs vues réciproques quant à l'état des connaissances en question et les comparer. Si un consensus se dégage de cette “réunion”, il sera alors constaté et pourrait être donné à d'autres “mondes”, comme au monde politique ou au monde marchand. Mais ces autres mondes doivent garder en tête que le consensus scientifique établi n'est qu'une photographie faite au moment de la mise au point. Un tel consensus constaté à un moment donné n'exclut pas que ce consensus ne soit plus constaté par la suite, ou plus dans les mêmes termes. Tout dépendra du chemin qu'auront pris les recherches qui se seront poursuivies librement dans le monde scientifique.
Pour le monde scientifique, le contenu d'un consensus est un simple constat, sans véritable enjeu. Il est destiné à pouvoir évoluer si cela s'avère nécessaire.
Ainsi, un consensus scientifique sur un état de connaissances, tout comme sa qualité, est déterminé à la fois notamment par le degré de liberté des travaux du monde scientifique en la matière, le degré de participation de tous les points de vues aux opérations de comparaison et de constat, le degré de complexité du sujet, le moment par rapport aux recherches où il a été constaté et la qualité de l'accord constatant le consensus.
Un consensus scientifique peut, selon les circonstances, revêtir un caractère d'autant plus potentiellement éphémère et incertain que les matières impliquées sont complexes, dépendantes d'une importante multi-disciplinarité, et pour lesquelles les recherches encore en cours ont une histoire relativement peu longue, et que l'accord le constatant est relativement peu soutenu au sein du monde scientifique. L'éphémérité potentielle et les incertitudes peuvent être à ce point importants que parler de consensus n'a plus de sens: le seul consensus que l'on peut constater dans certains cas sur l'état des connaissances d'une matière de recherche donnée est un consensus qui constate le non-sens d'un consensus tant il est fragile.
Comme l'écrivent J. A. Curry and P.J. Webster (“Climate change: no consensus on consensus”, 2012)
“Messes” and “wicked problems” are characterized by multiple problem definitions, the methods are open to contention and the solutions are variable and disputed, and “unknown unknowns” suggest chronic conditions of ignorance and lack of capacity to imagine future eventualities of both the problem and the proposed solutions.
Pour exploiter un tel consensus scientifique, le monde politique (ou marchand) devrait alors pouvoir tenir compte de son caractère très certainement éphémère et incertain et l'incorporer dans sa méthode de travail. Il s'agirait alors, par exemple, d'avancer dans la prise de décision de mesures avec prudence et par petits pas, en attendant que les choses se précisent au fil du temps car une décision ou une mesure prise trop précipitamment pourrait s'avérer inadéquate voire erronée ou pire. Il serait peut-être aussi judicieux de prévoir des mesures pour s'adapter en attendant que les choses se précisent davantage. Aussi, si le pouvoir politique est intéressé à voir évoluer le consensus vers plus de certitude le plus rapidement possible – par exemple du fait de l'implications de dangers et de risques –, il serait peut-être avisé de fournir un financement ou tout autre soutien ou assistance à l'ensemble des acteurs du monde scientifique impliqués dans les recherches dans le but de mobiliser toutes les “forces” de tous les bords de la façon la plus rapide et la plus efficace possible pour trouver au plus vite des pistes de solutions qui aient plus de chances d'être justes et adéquates.
Alors que le monde scientifique s’accommode aisément d'un consensus mou, mouvant, voire d'une absence de consensus et peut vivre avec l'éphémérité et l'incertitude quant à l'état général de connaissances d'une problématique, le monde politique et les batailles politiques en son sein ont besoin de certitudes établies une fois pour toutes – ce besoin s'expliquant par de multiples raisons, certaines sans doute louables d'autres sans doute moins. Du fait de ce besoin, dans le monde politique chaque partie s'évertue à créer des consensus, contrairement au monde scientifique qui se contente de les constater, et de les convertir en certitudes établies au service des divers combats politiques. Le monde politique (et marchand) se soucie se soucie plus de l'existence d'un consensus que de la justesse de son contenu car si le contenu devait s'avérer faux ou inutile, le monde politique (et marchand) peut toujours user de procédés de manipulation d'opinion, de propagande, de diabolisation des “sceptiques”, couplés à des méthodes de terrorisation du public et des mesures coercitives et répressives même absurdes.
Dans le monde politique, le consensus est une construction dirigée par et pour une volonté politique où la fin peut justifier tout moyen, tandis que dans le monde scientifique, le consensus est un état des lieux suite à un cheminement. Pour le premier le consensus est un enjeu politique, pour le second le consensus est au mieux simplement intéressant au pire un défi à construire pour le monde politique.
Du fait que le monde politique fabrique les consensus selon les enjeux politiques, il est courant de le voir tendre à en fabriquer aussi le contenu pour pouvoir l'utiliser efficacement dans ses combats politiques. Ainsi, lorsqu'un pouvoir ou une autorité politique fait dépendre ses décisions dˆun “consensus scientifique”, au lieu d'adopter une approche de prudence et de petits pas comme décrit ci-dessus, il va tenter d'engager le monde scientifique à prendre part dans le processus politique pour qu'il fabrique un consensus qui pourra le soutenir dans ses combats politiques. Le monde scientifique et ses membres peuvent alors soit prendre la décision politique de s'engager dans l'arène politique qui leur est ainsi offert en faisant entrer voire conformer leurs travaux au consensus en fabrication – ils agiraient alors comme acteurs politiques en soutien à l'autorité politique au service de laquelle ils se mettent – soit décider de garder leur travail scientifique politiquement neutre, et de poursuivre leurs travaux libres de tout enjeu politique – ce qui ne les empêcherait pas de participer aux enjeux politiques par ailleurs comme tout citoyen.
C'est pour cela que je considère que si un “consensus scientifique” a été constaté selon les critères du monde scientifique, il s'agit d'un consensus réellement scientifique qui se valide scientifiquement. Mais s'il a été fabriqué par et pour une volonté politique, le consensus est automatiquement politique de nature dont la qualité scientifique devra être continuellement et scrupuleusement vérifiée, analysée de façon critique, remise en question, et placée dans son contexte réel.
Cela étant dit, rien n'empêche en principe qu'un “consensus scientifique” fabriqué par et pour le monde politique (et marchand) soit réellement validé scientifiquement, surtout si cette fabrication a été entreprise en laissant la science à la science, c'est-à-dire inclusive à tous et toutes directions, ouverte aux idées critiques, attentive à tous les résultats…
L'on est donc en droit de se demander si cela est le cas pour ce qui est du “consensus scientifique” sur le CO2 anthopique comme élément responsable du réchauffement climatique constaté.
Dans la cinquième partie de cet essai, je vais expliquer pourquoi j'estime que cela n'est pas le cas. A mes yeux, l'ensemble des travaux scientifiques sur le climat (recherches, validations, publications, interprétations, présentations, vulgarisations…) ont été, à travers le monde, intégrés dans un système totalement placé sous l'emprise d'un procédé qui est à la fois l'ami numéro un de la politique populaire et l'ennemi numéro un de la science et des méthodes scientifiques, à savoir le biais de confirmation – systémique dans le cas concerné ici.
Dans la sixième partie, je parlerai plus précisément des doutes que j'ai, en conséquence, sur la responsabilité du C02 pour le réchauffement climatique.
Dernière mise à jour: 16/01/2025 22h45
Avec cette série de notes, je présente des opinions personnelles – en réaction à des discussions sur un réseau social – sur le réchauffement du climat. La présente note fait suite à celle-ci:
Réchauffement (2)? -- windy qui es-tu (suite et fin)?. Et pour accéder à l'ensemble des notes de cette série, cliquez sur ce tag:
J'aborde ici la petite discussion que j'avais eue avec M1 d'abord, et M2 ensuite. Pour information, j'ai placé l'essentiel des échanges de vue dans ce document. Cela étant, lorsque je l'estime utile pour la compréhension de mes commentaires, je citerai des passages directement dans les notes.
Pour commencer, voici les deux opinions principales que j'ai exprimées au cours de cette discussion (je me cite):
(1) les rapports du GIEC n'évoquent pas de “dérèglement” climatique (mais un “réchauffement”) et (2) … à mes yeux, il n'y a pas de “consensus scientifique” sur le fait que le CO2 soit le seul responsable du réchauffement constaté, que c'est un consensus politique qui a fabriqué l'idée d'un consensus scientifique.
Aussi, face à des reproches selon lesquelles je niais une réalité prouvée, j'ai par ailleurs précisé que je ne niais pas l'idée du CO2 anthropogénique comme facteur déterminant dans le réchauffement observé, mais que, du fait de ma propre démarche de recherche d'informations, je doutais de la justesse de cette idée. Je n'ai ni mis en cause l'engagement citoyen de mes interlocuteurs face à ce qu'ils perçoivent comme un cataclysme imminent si on ne fait rien, ni appelé à l'inaction, ni jugé négative la qualification de politique que j'attribuais au consensus actuel.
La discussion a été initiée par moi lorsque j'ai cru utile et nécessaire de signaler ce qui est à mes yeux une erreur que je constate assez régulièrement un peu partout, pas seulement chez M1. Voici une phrase à l'origine de ma réaction:
M1: … Les preuves des conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus sous nos yeux.
C'était l'expression “dérèglement climatique” qui me posait problème. Comme M1 semblait ne jurer que par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), je lui ai demandé de m'indiquer un passage du dernier rapport de ce groupe qualifiant le climat, en s'appuyant sur des preuves, de “déréglé”. En retour il admit ne pas avoir trouvé de tel passage, mais m'a envoyé un graphique tiré du “Résumé pour décideurs” (note: je n'ai pas trouvé ce graphique dans le document de l'AR6) qu'il estime être une preuve manifeste émanant du GIEC de la réalité d'un dérèglement climatique. Il s'agissait de ce graphique:
Je lui ai fait remarquer que le graphique n'est tout au plus qu'une preuve de “réchauffement climatique” pas d'un “dérèglement”. Aussi ai-je fait remarquer que la variation naturelle telle qu'indiquée était considérée comme sous-évaluée par certains scientifiques et experts. Il m'a dit que je niais un “consensus scientifique” planétaire évident.
Plus tard, ayant pris le relais de M1, M2 a évoqué cette partie de la discussion:
Cessons de jouer sur des mots. Réchauffement, pas dérèglement, entendu.
Dans la présente note j'argumente que parler erronément de dérèglement climatique tout en prétendant se référer au rapport du GIEC de 2021, n'est pas chose anodine et que signaler cela ne relève en rien d'un jeu sur des mots. Dans la note suivante, je compte expliquer ma position quant au “consensus scientifique” concernant la responsabilité du CO2 anthropogénique. Enfin, répondant à l'invitation répétée de M2, je vais évoquer par la suite deux “thèses alternatives documentées” à celle de l'“origine humaine du réchauffement climatique”. L'une de ces thèses est, à mes yeux, aussi remarquable qu'ignorée même des soi-disant “climato-sceptiques”.
La remarque “Cessons de jouer sur des mots” est à mettre en rapport avec une autre affirmation du même intervenant (no 3):
… communiquer publiquement pour débattre de la réalité d'un consensus scientifique est dangereux: c'est nier une réalilté largement documentée.
Il s'agit de bien comprendre l'idée exprimée là: débattre d'un consensus documenté serait, selon cet interlocuteur, “dangereux”. Je reviendrai dans la note suivante plus précisément sur une portée particulière de cette idée, mais il est important d'avoir ce contexte à l'esprit au cours de la présente note.
A mes yeux, dire que le climat est déréglé ou qu'il se réchauffe sont à l'évidence deux choses distinctes – tellement distinctes que si l'on dit l'une à la place de l'autre on communique deux informations différentes. Puisque dans le cas présent il s'agit de se référer à un consensus scientifique dont nul n'est censé douter de l'exactitude sous peine d'être considéré adepte d'un “scepticisme politique qui nie la science” (voir M2, no 9), il devient nécessaire, je pense même absolument nécessaire, de s'assurer à ne pas déformer ce que dit ce consensus scientifique, sous peine de se faire le porte-voix de propos qui nient le consensus même dont on se réclame et dont on critique le déni.
A mes yeux, le fait que mes interlocuteurs font exactement cela s'explique par la permission pour eux de pratiquer un “double standard”, un mécanisme “deux poids deux mesures” instauré en leur faveur: douter ou nier les affirmations du consensus scientifique est partisan (populiste? extrême droite? pro-lobby pétrolier?), anti-science, dangereux et condamnable, tandis que les déformer en les exagérant est acceptable, voire souhaité parce que au service de la bonne cause.
Pire, lorsque, rapport après rapport, le GIEC exprime l'idée que le réchauffement climatique anthopogénique est la cause potentielle (“likely”, “very likely”, “more likely than not”, “high confidence”, “low confidence” etc.) d'effets climatiques dangereux pour les êtres humains, mais qu'il ne dit jamais que le climat est déréglé dû à ce réchauffement, tenir des discours erronés sur le dérèglement climatique tout en étant intolérant à l'égard de discours différents, relève d'un comportement, même une volonté, qui aboutit à imposer autoritairement un discours, à en faire une doxa, voire un dogme.
Selon le GIEC, le climat qui se réchauffe pourrait par exemple engendrer des cyclones avec des vents quelque peu plus forts – calculés à 5% plus forts pour 2 degrés de réchauffement, impliquant que des vents de 200 km/h pourraient passer à 210 km/h. Cela ne veut pas dire que le système climatique soit déréglé. De même que plus de pluies ici et moins de pluies là et des étés un peu plus chauds et des hivers plus doux, n'impliquent pas non que le climat soit déréglé. Et même tous les événements potentiels possibles et plausibles ensemble n'impliquent pas un climat déréglé… en fait je ne sais même pas ce que serait concrètement un “dérèglement climatique”. Est-ce que le climat était réglé avant l'ère industrielle?
Un aspect de cette dérive du langage c'est qu'elle tend à générer une insécurité infondée et pas nécessaire sur la perception populaire des événements météo et climatiques et sur les politiques de l'environnement en général. Dire simplement, même éventuellement à tort, que le climat se réchauffe légèrement depuis une centaine d'années à cause des émissions humaines de CO2 dans le respect d'un “consensus scientifique” établi, cela traite les gens et soi-même au moins comme des adultes en leur faisant confiance avec un point de vue consensuel sur la réalité. Parler erronément de “dérèglement”, ne joue nullement sur des mots mais bien sur des peurs. Cela fait faussement croire que toute configuration météo est dorénavant la preuve d'un climat ayant perdu l'ensemble de ses mécanismes de régulation: il pleut pendant trois jours, le soleil brille en été, la neige en hiver fond rapidement, l'hiver est doux, le vent souffle fort… tout cela est devenu une preuve sous nos yeux d'un dérèglement climatique . Et lorsque ces peurs sont imposées par des arguments d'autorité tel celui d'un “consensus scientifique” dont on ne peut douter, cela s'appelle gouverner par la peur. Effectivement, je constate tout un pan de la société autour de moi qui a peur de sortir, peur de la neige, peur du vent, peur de voir le monde s'enflammer, peur pour leurs enfants livrés à un climat devenu sauvage… Ajoutez à cela ces images de dévastation totale, de planète détruite et de fin de l'humanité qui ne sont en rien liées au réchauffement et à ses conséquences potentielles mais qui “illustrent” des titres exprimant que de la faute des humains, la planète et et l'humanité sont livrées à une sauvagerie climatique apocalyptique qui est en train d'entraîner la survie de la planète donc de l'humanité à une destruction définitive.
C'est ainsi que nul ne s'offusque plus des surenchères déclaratives, alors qu'il est devenu usuel de voir toutes les formulations et prédictions conditionnelles des études scientifiques converties, au nom même du consensus scientifique, automatiquement et systématiquement dans les discours populaires et par des individus autoproclamés “journalistes experts en météo et climat”, en affirmations indiscutables, en certitudes certaines. Et on fait des parias socialement dangereux des personnes qui doutent de la pertinence cette dérive. Tout est permis pour déformer par exagération le rapport du GIEC – après tout il s'agit de sauver la planète et l'humanité – , le reste, même s'en tenir fidèlement audit rapport, étant dangereux et condamnable.
Face à ce que je perçois comme un “consensus scientifique” converti en “certitude populaire”, et face à une mauvaise foi qui, à mes yeux, prend de plus en plus de pouvoir dogmatique, un mot me vient alors spontanément à l'esprit. Et ce mot me dérange, me nargue, car je n'en veux pas, je ne veux y faire face, je me refuse à y croire et d'y avoir recours. Je prie, je prie pour que ce soit moi qui me trompe et que mes interlocuteurs M1 et M2 aient raison.
Obscurantisme.
En 2000, un journal britannique bien informé (The Independant) affirmait savoir de source sûre que les “chutes de neige sont dorénavant du passé… Les enfants ne sauront simplement plus ce qu'est la neige…” Pourtant, il neige encore au Royaume-Uni.
En 2001, un des auteurs d'un rapport parlementaire américain sur le réchauffement climatique a affirmé: “Les changements dans le climat pourraient, d'ici 20 ans, causer la disparition de l'industrie sucrière tiré des érables dans la Nouvelle Angleterre.” Cette industrie n'a pas disparu.
En 2006, le documentaire “An Inconvenient Truth” (“Une vérité qui dérange”) avec l'ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore, homme politique s'il en est, présentait ce qui était en train de devenir le “consensus scientifique”. Dans ce documentaire, le conférencier fait des déclarations et des rapprochements à ce point fausses qu'un tribunal britannique en a déclaré onze d'erronées. A l'époque, j'étais convaincu par les thèses du GIEC mais les dérapages ahurissants d'Al Gore dans ce documentaire étaient tellement visibles que je me suis senti obligé de mettre les gens en garde. Où étaient donc toutes ses personnes sensibles au “consensus scientifique” pour signaler les inexactitudes contenues dans ce film?
En 2009, un climatologue annonçait que “l'Océan arctique pourrait être pratiquement sans glace d'ici 2014”. Bon, c'était au conditionnel.
En 2012, Peter Wadhams, un autre climatologue spécialiste de l'environnement de l’Arctique, a déclaré: “La banquise arctique aura complètement disparu à l'été 2016.”
En 2007, le “chef climat” de l'ONU, Rajendra Pachauri affirmait: “Si aucune action n'est entreprise d'ici 2012, ce sera trop tard.” Le climatologue James Hansen en 2008: “Nous serons grillés si nous ne nous changeons pas de chemin. C'est notre dernière chance”. Laurent Fabius en 2014: “Nous avons 500 jours si nous voulons éviter un chaos climatique”.
En 2018, Greta Thunberg: “Selon un grand scientifique du climat: les êtres humains auront disparu si nous ne mettons pas fin au changement climatique d'ici 2023.”
En 2023, Antonio Guterres, Secrétaire-général de l'Organisation des Nations unies: “La bombe à retardement climatique est en train de tiquer.”
J'en passe et des meilleures. A chaque fois, exprimer des doutes était “dangereux” et exiger que les personnes expriment leur opinion de façon plus correcte était jouer sur les mots.
Cela étant, les jugements que je fais dans cette note ne portent que sur un comportement que je perçois comme généralisé. Et si pour ce faire j'ai recours à des observations que mes interlocuteurs ont bien voulu partager avec moi, je n'ai aucun jugement à faire à l'égard des personnes qui qu'elles soient et quoiqu'elles affirment. Plus particulièrement, je n'ai que du respect pour M1 et M2, et je reste ouvert plus que jamais à discuter avec ces personnes ou avec toute autre. En fait, je souhaite pouvoir encore le faire.
La note suivante portera sur mes vues concernant le consensus scientifique dans ce domaine.
Dernière mise à jour: 19/03/2025 10:20
Avec cette série de notes, je compte présenter des opinions personnelles sur le réchauffement du climat. La présente note fait suite à celle-ci: Réchauffement (1) -- windy qui es tu?. Et pour accéder à l'ensemble des notes de cette série, cliquez sur ce tag:
Normalement pour ce qui est d'un débat sur certaines problématiques relatives au réchauffement climatique, j'aurais tendance à penser que la présentation professionnelle de ma personne devrait suffire. Toutefois au vu de ce qui est advenu de l'évolution des échanges et malentendus que j'ai eus sur sur un réseau social avec M1 (voir Réchauffement (0)), je pense prudent de fournir encore quelques clarifications.
M1 m'a rapidement mis en cause en insinuant – ceci est mon interprétation toute personnelle et je peux me tromper – que j'étais un troll envoyé par l'extrême droite. Je reviendrai brièvement plus loin sur le contenu de cette mise en cause, mais cette mise en cause a suffi pour m'amener à conclure que si je voulais réduire les risques de mauvaise interprétation et compréhension de mon approche des enjeux et problématiques du réchauffement du climat, il me faudra passer par une clarification de ma “couleur politique”.
Non pas que je souhaiterais cacher cette couleur. Si, comme M1, je militais pour la NUPES/NFP, je n'aurais aucune réticence à révéler cela. De même que si j'étais militant d'un parti de droite, d'extrême droite, du centre, d'extrême centre, centre gauche, souverainiste, écologiste, mondialiste… Je déplore de ne pas être en mesure de le faire, car cela m'aurait évité de passer du temps à écrire la présente note.
La difficulté pour moi tient dans le fait que je ne suis d'aucune couleur politique – en tout cas je n'arrive pas à me situer dans un spectre politique conventionnel. Ça ne sert à rien que j'essaie d'expliquer pourquoi, cela fait partie, je pense, de la boite noire de ma personnalité.
Exemple. Lorsque j'étais membre d'une association citoyenne de défense des intérêts environnementaux de ma localité, j'ai été invité par le comité à rédiger une présentation de l'association qui allait pouvoir être publiée dans une revue connue de la région. Je me suis acquitté de cette tâche à ma façon, avec un écrit le plus conforme à la réalité possible tout en y ajoutant un peu d'humour. Quelle ne fut ma surprise lorsque les responsables sont venus, après publication, m’interpeller' “Mais dans quel camp es-tu?”. En fait, comme je ne voyais pas les choses en termes de “camp”, j'avais évoqué (gentiment) tant les forces de l'association que ses faiblesses, et notamment les incohérences et la diversité des opinions. Cette présentation comportait donc de petites autocritiques qui avaient été perçues par les autres membres comme une trahison.
“Et les élections?”, pourrait-on me demander. “Vous votez bien pour un parti, une mouvance…?” Non. Je ne vais pas céder ici mon droit au secret en la matière, mais sachez qu'avec les systèmes électoraux acutels, l'acte de voter m'est pénible. Ce qui m'arrangerait serait un système où tous les partis dressent des propositions politiques, où l'ensemble de ces propositions soient rassemblées en une liste claire et où il y aurait deux volets au vote: le premier serait de voter pour une sélection de propositions politiques sans devoir tenir compte du parti qui les a proposées, et le second serait de voter pour des gens (de partis ou non) chargés de les mettre en oeuvre. Cela me permettrait de piocher, selon les propositions, de l'extrême gauche à l'extrême droite, de l'extrême souverainiste à l'extrême mondialiste, sans devoir adhérer à une famille politique.
Cela étant, alors que j'ai une personnalité qui n'adhère pas, surtout pas aux dogmes, cela ne m'empêche pas d'avoir des principes et des convictions d'ordre politique.
Je suis contre tout gouvernement par la peur. Je ne soutiendrai aucun candidat politique que ce soit qui tient des discours et des actes infantilisants et faisant peur. Pour moi, un élu, un gouvernant doit avant tout montrer l'exemple, notamment en ne cédant pas à la peur, en regardant, en acceptant et en assumant le doute et les incertitudes avec réalisme, maturité et responsabilité. En ce sens, et en bien d'autres, les gouvernants sont, à mes yeux, comme les pilotes et des équipages d'avion.
Aussi, pour moi, gouverner n'est pas prévoir. A force de gouverner de cette façon, j'estime que notre société, trop lancée dans des fuites en avant dans le temps, est actuellement malade de son avenir. Politiquement, il n'y a presque plus moyen de gérer le présent, c'est l'avenir qui préoccupe. Les médias, accros à la projection, sont les premiers responsables de cet état, je pense.
Par ailleurs, je suis avant tout partisan de l'application intégrale et de bonne foi de la Déclaration universelle des droits de l'Homme ainsi que l'établissement et le respect inconditionnel de l'Etat de droit. Comme j'estime que déjà trop de restrictions ont été infligées à ces deux notions, je ne soutiens aucun projet ou mesure qui aboutirait de facto ou de jure à les restreindre davantage. J'ai donc politiquement tendance à soutenir les initiatives visant à lever des restrictions existantes. A mes yeux, les gouvernants de ce que l'on appelle communément “les démocraties occidentales”, par des restrictions aux libertés fondamentales et par des lois scélérates, ont fait dériver lesdites démocraties dans un sens que je condamne.
Je suis d'avis que l'idéologie dominante qui tend vers la “monoculture” et la mondialisation “top down” de tout, en faisant fi du local (constat malgré les discours) et en supprimant les diversités, soi-disant au nom de la rentabilité la plus efficace, est cruel et source de fragilisation et de destruction. Pour maintenir artificiellement coûte que coûte l'idéologie de la “monoculture” notre système de société est rendu chroniquement vulnérable (stratégie du choc), injuste (justice et politiques conduites par le deux poids, deux mesures), malhonnête (gouvernance par les cabinets de PR)… Le moins que l'on puisse dire est que ce système n'est pas durable. Je soutiens donc des projets politiques que j'estime durables et non pas décrétés comme tels par l'idéologie dominante. Et c'est pour cela que je ne soutiens pas les projets, même écologiques, climatiques et soi-disant de “développement durable”, du World Economic Forum, des Objectifs de développement durable Agenda 2030, ou de One Health de l'OMS
Aussi, j'estime que l'adoption par des Etats européens de l'euro comme monnaie unique, en abandonnant donc leur monnaie nationale et en cédant leur souveraineté à “battre monnaie”, fut une erreur. Pour ma part, je soutiens la recréation des monnaies nationales aux côtés de l'euro – les premières permettant aux Etats d'avoir à nouveau accès à une politique monétaire nationale indépendante, la seconde étant la monnaie utilisée pour le commerce international. Pour moi il ne fait pas sens de payer sa baguette ou de recevoir sa pension dans une monnaie internationale.
Je suis contre la poursuite ou le renforcement d'accords de libre échange à travers le monde. Je pense au contraire que ce dont nous avons besoin, tant pour la durabilité de l'économie que pour celle de nos environnements, c'est de réimplanter le local – les marchés, les services, les commerces, les activités culturelles, les déplacements, les relations de personnes…
Au niveau international, je suis partisan d'une application intégrale et de bonne foi de la Charte des Nations Unies. J'estime que la composition et le fonctionnement du Conseil de sécurité viole les principes mêmes de cette charte et donc je soutiens des initiatives tendant à les en rendre plus conformes.
J'estime que l'Union européenne dérive depuis sa création en une sorte de “colonie” de l'empire américain. Je ne soutiens aucune initiative qui renforce cette dérive. Aussi, je constate qu'au niveau européen, seules les lobbies ont l'écoute des dirigeants, les citoyens ayant beau à demander à être entendues, avec pour conséquence une corruption de plus en plus effrontée nuisible aux citoyens.
En matière d'environnement, j'estime qu'il faudrait avant tout que nos cultures occidentales fasse le plein d'une culture authentiquement amoureuse de ce que j'appellerais “la Nature”. Une culture qui doit faire peur constamment aux citoyens pour faire croire qu'on freine un peu la destruction de la diversité, est malsaine, malade. Si on aime où l'on est, où l'on vit, ce qui nous fait vivre, si on a une relation avec elle d'amour inconditionnel, nous serions tout naturellement respectueux. Je suis conscient que cela n'est pas la solution à toutes les problématiques conséquentes à nos comportements irresponsables (pollutions, gaspillages, destructions, consommations, corruptions…), mais les solutions ne pourront que s'appuyer sur une culture de respect d'amour de la Nature.
Dans ce cadre, je soutiens le développement d'une culture de la non-violence – tout un programme que je ne développerai pas ici.
Pour ce qui est d'une politique de l'énergie, je soutiens la priorité non dogmatique à la production des énergies renouvelables. Je soutiens aussi le recours à l'énergie nucléaire – à mes yeux nous ne pourrons pas nous en passer. Toutefois, je ne soutiens pas le recours aux technologies nucléaires de production d'énergie actuellement exploitées issues d'une “pacification” de la bombe atomique. Je ne soutiens, en matière d'énergie nucléaire, que des projets impliquant des réacteurs issus de technologies dont la sécurité et la propreté sont naturellement assumées (comme par exemple les réacteurs à sels fondus de Thorium).
Je me sens et je me rends aux côtés des réfugiés du monde entier. Je m'investis physiquement à leurs côtés quand je peux. Je pense que si les Etats du monde respectaient de bonne foi tant la Charte des Nations Unies que la Déclaration universelle des droits de l'Homme, moins de personnes de par le monde seraient amenées au déchirement ainsi de leur vie en ayant recours à la fuite.
Je pense que les Etats savent mieux gérer les services publics que le secteur privé. Force est effectivement de constater que les services publics privatisés fonctionnement moins bien aujourd'hui qu'à l'époque où ils avaient été cédés par les Etats. Je soutiens donc la nationalisation des services publics privatisés.
Je pourrais continuer, mais je pense que cela suffit pour me cerner politiquement.
Avant de terminer, je vais me positionner à l'égard des quelques points politiques concrets évoqués par M1 (voir Réchauffement (0)). Après une recherche qu'il a jugée suffisante, ce dernier m'a “dénoncé” d'être “pro-hydroxychloroquine, anti-vax, anti-masques, pro-russe, pro-trump, climato-sceptique”.
Pro-hydroxychloroquine? Bien-sûr, qui ne le serait pas? Des centaines de médecins à travers le monde ont soigné et permis de guérir des malades covid avec succès sur base des protocoles divers en traitement précoce incluant ce médicament connu et éprouvé par des centaines de millions de personnes depuis 70 ans. J'ai personnellement aidé un médecin généraliste de petit village écrire un livre où il décrit comment il a soigné des centaines de personnes avec un de ces protocoles, sans le moindre décès. Alors que le médecin est poursuivi par l'ordre médical de son pays pour cela, il n'y a pas moyen de manger avec lui tranquillement au restaurant du coin, il ne se passe pas 5 minutes avant que quelqu'un n'arrive, avec un énorme sourire, le prendre dans ses bras de reconnaissance. Et si cela ne suffit pas, que dire des quelque 400 études qui, considérées dans leur ensemble, soutiennent l'efficacité de ce produit qui, entre les mains d'un professionnel, n'est en rien dangereux.
Anti-vax?: Je ne comprends pas ce terme (sur Wikipédia la définition change régulièrement). Si cela veut dire “contre les vaccins”, c'est faux. Si cela veut dire contre les vaccins anti-covid de Pfizer et Moderna, c'est aussi faux en ce sens que moi, je ne le prendrai jamais compte tenu de ce que j'en connais, mais je suis pour la liberté vaccinale. J'ai accompagné plusieurs personnes pour qu'elles puisent se faire injecter et réinjecter de ces produits. En fait, ma position politique concernant les vaccins, c'est la liberté de choix basée sur ce que l'on appelle “le consentement libre et éclairé” – la personne doit pouvoir se prononcer librement après avoir été dûment informée par un médecin des risques et bénéfices. Pour les amoureux des étiquettes, je suis dans ce sens “anti anti-hésitation vaccinale” – et je pense que c'est cette position qui fait que M1 m'accable du terme anti-vax. Il faut savoir que cela fait plus de 20 ans que les milieux politiques – de l'OMS jusqu'aux administrations de Santé publique – font la guerre à ce qu'on a baptisé d'“hésitation vaccinale”. Cette guerre a été officialisée en 2014 à l'OMS et se renforçant en 2019 lorsqu'elle a été inclue dans la liste des dix menaces les plus dangereuses dans le monde pour la santé publique (j'ai étudié tout ça de façon précise et détaillée). Mais si l'“hésitation vaccinale” est considérée comme un des plus graves dangers pour la santé publique, que devient le sens du “consentement libre et éclairé”? Consentir “librement” d'abord, on verra bien ensuite pour l'éclairage? Et comme je n'accepte pas ça, l'idéologie me considère comme “anti-vax”.
Anti-masques? là oui, effectivement, je pense que je le suis. Encore faudrait-il préciser ce que ce terme veut dire, pour quoi et pour qui. En tout cas, j'ai à la fois ma capacité de réflexion ainsi que des sources qui m'amènent à adopter cette position. Cela dit, lorsqu'une personne me demande de mettre un masque chirurgical parce qu'elle pense que cela la protège, j'en mets un volontiers.
Pro-Russe? Là, pas du tout. Je suis contre la diabolisation en politique, et notamment contre la diabolisation de Poutine – ça ne me fait ni pro-Poutine, ni pro-Russe.
Pro-Trump? idem.
Climato-sceptique? Il s'agit là du thème de ces notes. Donc, après lecture, vous serez en mesure d'en juger par vous-mêmes.
Je dois reconnaître qu'en écrivant ces explications, je me suis senti ridicule, j'avais l'impression de régresser en enfance, comme si j'étais un petit gosse s'expliquant devant le directeur de l'école. Je me suis alors rendu compte combien ces “accusations” étaient enfantines et relevaient, à mes yeux, d'une mentalité de petit écolier et d'une adhésion naïve de l'auteur à une doxa. Je ne lui en veut pas toutefois, et cela pour deux raisons. D'abord, ce n'est pas de sa faute. Il est victime comme nous tous, je pense, du mauvais départ de la prise en charge institutionnalisée du réchauffement climatique. Ce mauvais départ a créé un système gouverné par une puissante injonction paradoxale (prouver l'improuvable sous peine de fin du monde) duquel il n'existe que deux sorties: soit adhérer à la croyance aveugle en une série de “consensus scientifiques” fabriqués maison, soit la sortie du système. M1 semble avoir choisi l'adhésion, de mon côté je suis sorti du système. Le seconde raison pour laquelle je n'en veut pas à M1, la principale, est que c'est grâce à cette personne que je me suis enfin mis à rédiger ces notes. Je l'en remercie.
Dernière mise à jour: 16/01/2025 22:15
Avec cette série de notes, je compte présenter des opinions personnelles sur le réchauffement du climat. La présente note fait suite à celle-ci: Réchauffement (0) -- Quelques sources. Et pour accéder à l'ensemble des notes de cette série, cliquez sur ce tag:
Après une timide bibliographie, une brève biographie professionnelle – d'où je viens, par où je suis passé et où j'en suis – s'impose pour comprendre la réelle ampleur de ma position actuelle sur le réchauffement du climat.
Je m'appelle David Broman. Je suis né à Los Angeles (Etats-Unis) en 1954. Émigré en Europe en 1962.
J'ai fait deux ans d'études universitaires en journalisme et littérature anglaise à Pasadena (Etats-Unis), études que j'ai achevées en 1979 en Belgique (licence “en journalisme et communications sociales”). Plus tard, j'ai suivi un cycle de deux ans en “sciences de l'environnement” en Belgique.
Lorsque j'avais 17 ans, un événement devenu fondateur pour moi est survenu: suite à la guerre du Kippour au Proche-Orient, une série de “chocs pétroliers” ont été déclenchés par les pays producteurs. Ces chocs, entraînant notamment des décisions de restrictions d'utilisation de la voiture, ont conduit les médias, les gouvernements, les écoles notamment à inonder les citoyens d'informations sur les méfaits d'une dépendance énergétique de l'étranger. Pour ma part, pris par une peur panique, je me suis mis à rechercher partout toutes les informations possibles sur les énergies et leurs impacts environnemental et sociétal. Je me suis amené alors à me sensibiliser non seulement aux enjeux de dépendance, mais aussi, voire surtout, aux problématiques de pollution de l'air, de la terre, des océans, aux problématiques des produits pétroliers tels que les plastiques, les engrais, à la destruction et aux menaces aux biodiversités… J'ai été “initié” au Club de Rome, et aux solutions des énergies renouvelables.
Un an après, alors que les “chocs” se répétaient çà et là, j'ai refusé d'apprendre à conduire, ce qui aurait garanti que je ne participe pas à la fin du monde environnemental qui allait forcément arriver. Finalement, comme nous étions 9 à la maison, ma mère, qui avait besoin de moi pour l'aider dans les transports familiaux, ne m'a pas donné le choix. Et après 3 échecs programmés, j'ai obtenu le permis.
Ma sensibilité aux problématiques de l'environnement était alors bien implantée. Depuis cette époque, même si j'ai pu me défaire de la peur panique (je pense que je vais parler de la peur dans une autre note), j'ai vécu, y compris en famille, avec comme principal boussole la réduction au maximum de mon “empreinte écologique”. Cela fait 50 ans ça dure.
Tout ça sans avoir besoin de la terreur du CO2.
Après mes études de journalisme, comme je ne trouvais pas de travail dans la branche, j'ai pu garder deux de mes enfants à la maison, tout en faisant de la pige et en participant très activement à l'initiative citoyenne pour l'environnement de ma localité. C'est à cette époque que j'ai aussi suivi les études de sciences de l'environnement.
En 1988, couvrant une conférence, j'ai commencé une étude très approfondie sur un type de réacteur nucléaire alternatif – aux sels fondus à base de Thorium. Ça fait 35 ans que ça dure.
Toujours ne trouvant pas de travail en journalisme, j'ai investi douze ans dans l'informatique, devenant programmeur linguiste pour un système de traduction machine pour la Commission européenne.
C'est en juillet 1999 que j'ai finalement trouvé un emploi comme journaliste pour l'hebdomadaire Le Jeudi au Grand-Duché de Luxembourg. Alors que c'était un petit journal et que je m'occupais aussi de la mise en page et du suivi de l'impression, j'ai pu me plus ou moins me concentrer selon les besoins, sur les sujets environnementaux et de géopolitique.
Le journal Le Jeudi a fermé le jour même où je suis parti à la retraite (simple coïncidence). Aujourd'hui, il n'existe donc plus.
Pour vous donner une idée précise, à défaut d'être complète, de ce que j'ai écrit professionnellement, je vais donner des liens vers quelques articles. A les lire, l'on peut plus ou moins voir où j'en étais, et comment j'ai évolué ou pas.
Concernant le changement climatique, j'ai pendant des années eu une tiède croyance en la “position du consensus” qui se précisait au fil des ans. En cela, ma perception des problématiques a changé: les graines de doute que j'avais toujours en moi malgré moi, ont lentement germé. Une chose est certaine: ces “graines de doute” avaient été nourries suite à la vision du documentaire d'Al Gore An Inconvenient Truth (2006). Face à ce que j'ai compris être un chef d'oeuvre de propagande, j'ai pris conscience du fait qu'il y avait un lobby “changement climatique anthropogénique” qui était là prêt à tout, même à manipuler l'opinion publique par la peur, à tordre la vérité, voire à mentir, pour s'accaparer des honnêtes volontés de politique en faveur de l'environnement, de la biodiversité, d'un mode de vie durable, et de les réduire à un seul paramètre – le CO2 – rendu responsable de tout.
Voici donc quelques articles, sur des sujets variés, qui vous permettront j'espère de mieux comprendre d'où je viens.
Décembre 2005: petite présentation du concept de l'empreinte écologique
Janvier 2006: Retrouver ceux qui nous alimentent.
Une page présentant les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP). Aujourd'hui, comme toujours, je crois qu'un mode de vie durable passe obligatoirement par le développement d'économies et marchés locaux. J'ai participé par ailleurs à la création d'une monnaie locale complémentaire en Gaume (Belgique).
Avril 2006:"Les océans coulent"
Là un exemple d'évolution pour moi: aujourd'hui je suis plus méfiant de ce que rapportent les rapports. Cela dit, je pense que cet article, du fait qu'il ne focalise pas uniquement sur le changement climatique, est encore cohérent avec mon approche actuelle.
Décembre 2006: "Le point sur le réchauffement climatique". Relativement objectif?
Février 2008: sur "l'indépendance illégale du Kosovo".
Juillet 2014: Gaza et Ukraine
Mai 2015: "L'Union européenne crée l'immigration qu'elle réprime".
Mars 2016: Interview de Gilles-Eric Séralini
Juillet 2016: "La loi et l'ordre".
Article sur l’investiture de Donald Trump par les Républicains aux Etats-Unis. Pro-Trump, moi? Certes, je réagis à certains discours que je trouve fondés sur “l'emporte-pièce”, mais cela concerne mon souci de “parler juste” (je pense écrire une note séparée à ce sujet).
Et pour terminer, deux dossiers particuliers, et une compilation d'articles de vulgarisation scientifique fait avec et pour des naturalistes.
Avril 2004: "A-t-on besoin de religion?"
La foi, les fois, sur quatre pages de bribes et de morceaux.
Décembre 2006: "Tendre l'autre joue -- comprendre et pratiquer la non-violence".
Eté 2015: "Balades avec les naturalistes".
Sept pages, des espèces invasives à la biologie des populations.
Dernière mise à jour: 16/01/2025 22:00
Avec cette série de notes, je compte présenter des opinions personnelles sur le réchauffement du climat. Pour accéder à l'ensemble des notes de cette série cliquez sur ce tag:
Cela fait quelque temps déjà que j'ambitionne de me mettre à les rédiger. Ce qui m'a finalement décidé à m'y lancer fut ce que je j'ai perçu comme une incompréhension de propos que j'ai tenus récemment (29/12/2024) sur un réseau social. Cette incompréhension avait eu pour conséquence de déranger mes interlocuteurs – au point où l'un d'entre eux (interlocuteur M1) a jugé nécessaire d'intervenir préventivement dans une discussion que j'entamais avec un autre interlocuteur (M2) afin mettre ce dernier en garde sur le fait que j'étais' un “troll”. Voici le message en entier:
Merci mais en relisant les échanges et également l'historique des messages de Windy, je pense qu'il s'agit d'un troll, certes policé, mais un troll tout de même : pro hydroxychloroquine, anti-vax, anti-masques, pro-russe, pro-trump, climato-sceptique, le tout en précisant à chaque fois qu'il est ouvert à la discussion et au doute, alors que c'est clairement une tactique oratoire dilatoire pour pouvoir continuer à instiller le doute… chez les autres.
Tandis que, le choc initial passé, l'intervention me fait bien sourire, l'incompréhension à l'égard de ce que j'exprimais m'a interpellé – car ce n'était pas la première fois. Et lorsque mon nouvel interlocuteur M2, bien qu'autrement plus tolérant, a lui aussi exprimé un trouble à l'égard de mes propos et de leur conséquences, j'ai décidé de m'engager à clarifier mes opinions par écrit ici.
Avant de commencer franchement, je tiens à mentionner quelques sources qui ont inspiré mes opinions. Ce sont des sources d'inspiration, et qui me permettent d'en trouver d'autres. Je peux boire à toutes les sources en prenant ce qui me convient et en laissant ce qui ne me convient pas. Vous pouvez donc les attaquer autant que vous le désirez, je ne me sentirai pas attaqué.
Aussi, je tiens à affirmer haut et fort que mon but ici est la discussion, le débat tolérant. Je ne vise rien d'autre, ni à convaincre, ni à semer le doute, ni à faire changer d'avis, ni, ni, ni… Si quelque chose se passe, eh bien… dont acte.
1. Le rapport du GIEC, résumé pour les décideurs compris.
Les sources ci-dessus sont directement liées au réchauffement climatique. Toutefois, personnellement je ne vis pas l'environnement uniquement selon ces sources – je ne peux donc pas concevoir ma relation avec lui sans mon sac-à-dos psychologique et spirituel. Certes elles m'inspirent intellectuellement, mais l'environnement pour moi, “c'est pas ça”. Ces sources “m'indiquent” mais ne me désaltèrent pas.
Ci-dessous, je reprends quelques unes de mes “justes” sources, celles qui me ressourcent, celles qui m'appellent à m'ouvrir une juste porte sur l'environnement, les enjeux, les risques, par l'entame d'un pélérinage, vers une relation “immobile, silencieuse et allignée” (dixit Patrick Burensteinas). Mon environnement, la nature, l'écologie sont, pour moi, un voyage initiatique de découverte et d'acceptation de ce qui me fait, donc de ce qui est. De ce qui est “juste”. Vivre mon environnement, réchauffement du climat inclu, sans (oser) faire ce voyage c'est comme (oser) rejoindre un orchestre qui joue sans instruments. Pêle-mêle donc…